TABLE RONDE avec Delphine DEPEIGNE, Gilles CAMPIN et Daniel COUSIN
Delphine DEPEIGNE Gilles
CAMPIN Daniel COUSIN
Table ronde
Animateurs : JP GAILLARD et JM DOUSSE
Participants : Daniel COUSIN Gilles CAMPIN et Delphine DEPEIGNE
Introduction :
· Nous avons vu jusqu’à présent le philosophe, l’enseignant, celui qui vit la vulnérabilité, l’architecte, le travailleur social, le sociologue exposer différentes dimensions du sujet qui nous réunit aujourd’hui. Moins attendu est le témoignage de l’entreprise.
· Pourtant celle-ci est à la fois un espace dans lequel peuvent intervenir des situations de vulnérabilité. Elle est aussi en relation avec ses clients qui peuvent eux-mêmes être en situation de vulnérabilité. Ce sont ces deux aspects que nous allons développer au cours de cette table ronde
· Pour cela, Niort oblige, nous avons réuni des entreprises du secteur de l’assurance et particulièrement des mutuelles. A ce titre, elles sont effectivement en contact avec leurs sociétaires pour des problèmes liés aux accidents, aux problèmes de santé, au soutien à domicile auprès de personnes dépendantes. Autant de circonstances qui peuvent engendrer de la vulnérabilité.
· Daniel Cousin, président de la Macif Centre Ouest Atlantique, Gilles Campain, Directeur technique de Serena, plateforme d’aide aux accidentés et de services à domicile (structure commune à plusieurs mutuelles et aux Caisses d’Epargne), Delphine Depeigne, chargé de missions à Macif Mutualité, vont expliquer devant vous ce que le thème de Violences et vulnérabilité recouvre pour leurs structures.
Questions à Daniel COUSIN. Président de la MACIF Centre Ouest Atlantique
- Daniel COUSIN: En quoi une Mutuelle comme la Macif se distingue d’une entreprise classique dans la prise en charge de ses sociétaires quand ils sont en situation de vulnérabilité ?
Principe identitaire : le sociétaire est représenté et écouté par le délégué la relation salarié/ sociétaire diffère de la relation vendeur/client. Principe d’égalité entre les sociétaires : la considération et les droits sont les mêmes pour tous, mais un service personnalisé est mis en place à chaque fois que nécessaire.
Principe de solidarité : Fonso, prestation chômage (prise en compte de la vulnérabilité) et lien entre les sociétaires.
En cas d’accident grave : faciliter le retour à l’autonomie la plus importante possible: aménagement de l’habitat, en cas de dépendance : qualité du traitement et des soins.
- Daniel COUSIN : On a dit toute à l’heure que la vulnérabilité pouvait aussi toucher les acteurs internes de l’entreprise. Quelles sont ces situations et que fait en ce domaine, le Groupe Macif ? Se distingue t-il des autres ?
Participation aux enquêtes sur le Stress - Services d’entre aide pour les salariés et les délégués – Démarche participative aux grands projets : association forte des salariés
Questions à Gilles CAMPIN. directeur technique de Serena MAIF, plateforme d’aide aux accidentés et de services à domicile (structure commune à plusieurs mutuelles et aux Caisses d’Epargne)
- Est-ce que vous pouvez nous décrire ce que Serena prévoit pour les accidentés graves ? Est-ce spécifique par rapport à d’autres sociétés et en quoi ? Vos équipes travaillent-elles particulièrement sur la relation avec la personne en situation de vulnérabilité ?
- Serena intervient dans le domaine des services à la personne. Ces services s’appliquent-ils à des personnes vulnérables ? Existent-ils des règles spécifiques et des normes de qualité concernant ce type de public ? Serena va-t-elle au-delà de ce que font ses concurrents ?
Intervention des travailleurs sociaux, « Chaîne » Serena – prestataires - associations spécialisées dans l’accompagnement social
Questions à Delphine DEPEIGNE. chargée de mission à MACIF Mutualité
- Nous allons parler des personnes dépendantes et de leurs aidants : à combien estime-t-on le nombre de personnes dépendantes en France ?
Il y a aujourd’hui 2 millions de personnes bénéficiaires de prestations de compensation quand on sait qu’il y avait 13 millions de séniors en 2005 et qu’ils seront 22 millions à l’horizon 2050, c‘est donc un véritable enjeu sociétal.
- Quelle est la situation des proches qui aident les personnes dépendantes
- Outre les personnels des structures dédiées, les membres du cercle familial sont très souvent présents. Il faut savoir que 63% des aidants s’investissent quotidiennement et cet investissement dure en moyenne 4 ans à raison de 5h30 par jour.
- Ce soutien au quotidien constitue une tâche difficile.
Les familles sont en 1ère ligne, très fortement sollicitées tant en temps qu’en moyens financiers ; lorsque l’on sait que 70% des dépenses restent à la charge des personnes dépendantes et de leur famille.
De plus, les aidants pour la moitié d’entre eux ont moins de 2000 euros de revenus mensuels.
Ils sont fragiles parce que sollicités quotidiennement et n’ont plus le temps de s’occuper d’eux-mêmes ou de leur famille.
40% d’entre eux avouent ne plus partir en vacances et même 30% sont éprouvés au point de connaître eux aussi des soucis de santé.
· Que fait la MACIF en dehors de la commercialisation de ses produits de prévoyance ?
- La MACIF a également souhaité s’investir dans cette démarche d’aides aux aidants. Pour ce faire, plusieurs initiatives ont vu le jour tel que le site « aveclesaidants.fr » qui a pour but d’aider les aidants à mieux faire face à la perte d’autonomie d’un proche via la mise en place d’un dispositif d’accompagnement, mais aussi à faire de la prévention sur les accidents de la vie courante.
L’aidant y trouve de nombreuses informations quant aux besoins de la personne dépendante, aux démarches à effectuer, aux sources de financement et les coordonnées des organismes spécialisés.
De plus, elle organise une grande campagne d’information auprès de ses sociétaires, » Une heure pour l’autonomie », afin de les sensibiliser et de les informer.
- Il s’agit d’informer et sensibiliser les sociétaires aux risques de dépendance et d’échanger sur le sujet de le dépendance et faire ressortir les préoccupations de chacun (ces réunions se veulent avant tout interactives).